Pour aller visiter le Machu Picchu, nous avons décidé de s’y rendre en deux jours, en faisant un trek de Santa Teresa à Aguas Calientes.
Lundi 4 juin : le réveil sonne à 4h. Bizarrement dans le dortoir où on a dormi (on était 12 dedans), tout le monde s’est réveillé à la même heure. On est content, il ne devrait pas trop pleuvoir aujourd’hui.
Pour arriver à l’ouverture du site du Machu Picchu (6h), on peut prendre un bus qui monte jusqu’à l’entrée du site, qui part à partir de 5h30 d’Aguas Calientes. Mais à 20$ par personne le bus, on se dit qu’on préfère faire travailler nos pieds et nos cuisses en montant à pied. On a quand même souffert de cette montée, 500m de dénivelé, que des marches, et à la lampe torche au début.
Nous arrivons vers 6h15 devant l’entrée du site. Nous avions pris un billet qui nous permet de visiter le site mais aussi de gravir la montagne du Machu Picchu, dont l’entrée doit être entre 7h et 8h : le site inca est appelé Machu Picchu dû au nom de cette montagne, le montagne que l’on voit dans la célèbre photo du Machu Picchu est la Huayna Picchu (qui peut aussi être gravie).
Comme on a un peu plus d’une heure devant nous, on prend un guide pour qu’il nous fasse visiter le site avant d’aller à la montana. Le guide nous informe que pour aller à la montana depuis l’entrée du parc, il y a 15min de marche. On lui demande d’organiser son tour pour partir vers 7h40 – 7h45. Etant d’accord, nous partons visiter le site.
On a tellement vu de photos du Machu Picchu qu’on a du mal à croire qu’on est en train de le visiter. C’est vraiment magnifique, ce village construit au milieu de nulle part, perché dans les montagnes. Le site a été découvert en 1911. Cependant, le guide nous explique qu’il n’a pas été retrouvé d’écriture à propos de ce site. Tout ce qu’il va nous dire repose sur des hypothèses. On sait (on suppose) qu’il a été construit pendant 50 ans par 400 personnes, et qu’environ 500 personnes y ont vécu pendant 50 ans. C’est un explorateur, qui a voulu se rendre dans une ville non loin d’ici, depuis Cuzco, qui est tombé par hasard sur cet endroit. Celui-ci était complètement recouvert de forêt, et deux familles y habitaient (mais ce n’était pas des descendants des Incas, simplement des squatteurs). Dans le village, il y avait plusieurs lieux : pour les nobles, pour les paysans, pour prier, pour observer les étoiles, pour se réunir, pour cultiver les pommes de terre… Et en fonction de chaque catégorie de lieux, différents types de construction sont visibles (mur en pierres assemblées parfaitement, mur en pierres avec de l’argile en guise de ciment). La visite était vraiment très intéressante, le guide nous a fait visiter le village plutôt que de commencer par le point du vue panoramique car nous pourrons y retourner ensuite.
La visite continue, le temps passe jusqu’à ce qu’il soit 7h40. Comme on a jusqu’à 8h pour aller à l’entrée de la montana et qu’on ne doit pas être en retard, on avertit notre guide. Il nous délivre une dernière explication, et nous explique comment rejoindre la porte (10 min de marche jusqu’à la sortie, puis 15 min pour monter). Il est 7h45, ça va être chaud. Alors je ne sais pas comment on a réussi, mais nous sommes arrivés à 7h58 devant le point de contrôle, en courant (courir en montée et à 2500m d’altitude, c’est très crevant), complètement fatigués.
Ah oui, j’ai oublié de vous mentionner que la montana, c’est 1h30 de montée (600m de dénivelé), que d’escaliers :). Autant dire qu’on ne part pas dans les meilleures conditions.
La montée sera très éprouvante, mais la vue l’emportera sur notre fatigue.
On se repose et profite de la vue en haut de la montana, on prend des forces pour une descente qui s’annonce tout aussi fatiguante (moi avec mon pied, et Claire avec son vertige).
Il est 11h quand nous retournons sur le site. Nous pouvons à présent redécouvrir tranquillement ce site superbe à tout point de vue. Bon par contre (et c’est bien que nous aillons fait la visite guidée avant), le site ne peut se visiter que dans un seul sens, un peu comme chez ikea, mais là tu ne peux pas revenir en arrière. Et comme le site est super grand, qu’il y a des chemins partout ce n’est pas évident de tout voir (on a raté un petit endroit). A un moment donné, nous avons croisé des animaux sauvages très étranges: sorte de lapin croisé avec un écureuil, apparemment des chinchillas.
Il nous faudra redescendre 700m d’escaliers, et remarcher 20min avant de retourner dans notre auberge. Nous sommes rentrés fatigués, contents qu’il n’ait pas trop plu (on a même eu quelques rayons de soleil), et contents d’avoir pu visiter ce site magnifique.
Mardi 5 juin
C’est le jour où nous retournons à Cuzco. Au programme, 2h environ de marche le long des rails, puis bus d’Hidroelectrica jusqu’à Cuzco ou collectivo jusqu’à Santa Maria puis bus local pour aller à Cuzco.
Claire n’est pas très en forme aujourd’hui (elle a attrapé la crève à cause de la pluie) et on est un peu tous les deux fatigués.
On pars vers 8h de notre auberge. On s’est dit que plus on partait tôt, plus on arriverait tôt à Cuzco (complètement faux, mais ça on ne le sait pas encore). On traverse la ville pour trouver des sandwichs et on s’arrête à la boulangerie de paris. Un monsieur, en train de boire son café sur la terrasse devant la boulangerie commence à nous parler en français. Ah ce doit être le boulanger. On discute un peu avec lui et il s’aperçoit de la mine blanche de Claire. Sans rien demander, il nous invite à nous asseoir dans sa boulangerie, nous donne du pain, sert un thé à l’anis à Claire pour aller mieux, sans rien payer ni demander. Il revient 10 min après, lui ressert un thé avec du miel et de la vodka dedans et lui dit : « attends ma chérie, je vais te mettre de l’alcool ». Il sort l’alcool médical, en met sur ses mains et « tapote » le visage de Claire (avec ses mains de boulanger). Pour tout ce qu’il a fait gratuitement sans rien attendre en retour, on prend un sandwich (qu’il ne voulait pas qu’on paye mais qu’on a quand même pu payer à la serveuse), et nous le remercions pour sa gentillesse.
Nous reprenons donc notre chemin, nos sacs avec deux sandwichs et deux baguettes (elles n’ont pas le même goût que les baguettes en France, c’est plus comme des baguettes viennoises).
La rando le long des rails sera beaucoup moins fatigante qu’à l’aller, on mettra seulement 2h30 à arriver à Hidroelectrica. Et c’est très joli quand il ne pleut pas. On se croirait dans la jungle, il y a pleins de papillons, de fleurs, des perroquets, des arbres tropicaux et des moustiques (en plus des vêtements de pluie que nous avions oubliés pour notre trek, nous avions aussi oubliés l’anti-moustique).
Il est donc 11h30 quand nous arrivons et cherchons un moyen de rejoindre Santa Maria (la plupart des bus qui vont directement à Cuzco partent vers 14h, car c’est à cette heure qu’arrive le train provenant de Aguas Calientes). On trouve un collectivo pour 15 soles (parfait), mais nous devons attendre qu’il soit rempli avant de partir (5 places environ)
Et bah, on a attendu longtemps, il ne s’est jamais rempli. Il faut attendre l’arrivée du train de 14h pour esperer que le collectivo se remplisse. Entre temps, on trouve un autre van, qui pour 30 soles, nous emmènera directement à Cuzco. Du coup comme on a changé de chauffeur, une autre personne, de mèche avec les autres collectivo, s’est amusé à piquer les clés de notre van, allumer les feux pour ne pas qu’il reparte (notre nouveau chauffeur était parti à la rencontre du train pour essayer d’obtenir des clients).
Nous partons finalement à 14h, on aurait pu dormir plus, personne d’autre dans le van. Là on se dit, deux français seuls avec deux péruviens, il peut en profiter pour nous piquer nos affaires et nous laisser sur le bord de la route. Surtout qu’à un moment donné, il s’arrête sur le bord de la piste pour…dégonfler un peu ses pneus. Peut être à cause de la piste avec beaucoup de cailloux. Mais rassurez vous, le trajet s’est déroulé normalement.
Nous rejoignons Santa Teresa, où nous récupérons un péruvien et sa femme. Lorsque le chauffeur veut partir, les deux péruviens s’aperçoivent qu’ils leur manque quelque chose. 5 minutes plus tard, ils reviennent avec leur fils ! On ne sait pas ce qui s’est passé, peut être qu’il préférait jouer plutôt que d’aller à Cuzco.
Nous continuons notre route, et 45min plus tard, juste avant d’arriver à Santa Maria, notre van s’arrête devant deux autres. Il arrête le moteur et nous dit que ce sera l’autre van qui nous conduira à Cuzco. On est passé d’un van assez vieux à la conduite douce à un van tout neuf mais où la conduite du chauffeur n’était pas des plus agréable. Ce sera notre pire trajet depuis le début de notre voyage.
On croisera de la neige lors d’un passage d’un col à 4000m et les restes d’une voiture emportée par un éboulement dû à la journée pluvieuse de dimanche (on l’apprendra plus tard à Cuzco, mais il a neigé aussi sur le massif de la rainbow montain, on a eu de la chance de faire cette rando avant).
Nous arrivons à Cuzco dans la soirée, bien fatigués de cette journée de voiture. On se fait ensuite arnaquer sur le prix de la course de taxi pour aller chercher nos sacs dans notre ancien logement, mais on est trop épuisé pour réagir. Une bonne nuit de sommeil nous attend.