Claire 20 novembre 2018 3:40 5 juillet 2020 11:26
Samedi 27 octobre Nous partons ce matin de Don Det pour rejoindre Pakse. Les départs pour les touristes se font tous à 11h. Nous prenons une barque puis on attend 1h un mini van. On est dans les derniers des touristes à prendre un mini bus du coup on a de la place et en plus il est top (comme quoi parfois il ne faut pas se précipiter). Et c’est parti pour plusieurs heures de bus. Le début de la route est chaotique mais heureusement on rejoint une route goudronnée. Je fais un peu plus connaissance d’Amanda, pharmacienne brésilienne de 34 ans qui fait un tour du monde de 1 an mais qui n’est pas à son premier voyage. Nous parlons un moment, ce qui fait passer le temps et me donne envie aussi d’aller un jour au Brésil 😉. On arrive à Pakse vers 15h30 sans avoir mangé. Avec Clément, on décide d’aller voir le loueur de scooter (Miss Noy) tout de suite au cas où il ait un scooter de dispo et qu’on puisse partir tout de suite au plateau des Bolovens. Mais au final pas de scooter et il nous dit que c’est un peu juste de partir maintenant. Ce n’est pas grave, nous trouvons un logement pas mal et allons manger un petit peu. À 18h on retourne voir Yves le belge qui loue les scooters et fait un topo d’une heure sur les 2 boucles du plateau des Bolovens et ce qu’il y a à faire autour de Pakse. Dimanche 28 octobre Après un petit déjeuner délicieux chez « la boulange » (boulanger français avec de vraies baguettes au levant, de bonnes crêpes …), nous partons sur notre scooter semi-automatique direction Tad Lo. Sur la route, nous nous arrêtons à Tad Vang Yang. Il n’y a personne et c’est gratuit. Ça n’a rien d’exceptionnel mais c’est joli. On va ensuite aux cascades payantes Phasuam et Pasuam. Phasuam est très jolie. On s’arrête prendre un café chez Mr Vieng où on sympathise avec Antoine et Stéphanie. On continue jusqu’à Tad Lo où on mange tous les 4 chez Mamapap. On décide de prendre un lit là bas tellement ce n’est pas cher et pas si mal (c’est un dortoir constitué que de matelas doubles posé à même le sol, mais avec des moustiquaires et séparé par des draps, tout ça dans la même pièce). Nous partons ensuite à pied jusqu’aux belles cascades Tad Hang et Tad Lo. A 16h30 nous assistons gratuitement aux bains des éléphants dans la rivière, au resort Tadlo lodge. C’est un moment très chouette même si on voit qu’ils ne sont pas libres, ils se baignent eux mêmes dans la rivière. Spectacle très sympa! Nous terminons la soirée à discuter avec des voyageurs au restaurant français très sympa, fandee guesthouse. Leurs frites, desserts … sont très bons. En plus ce français fait beaucoup pour les enfants laotiens, je vous invite à passer chez lui et lire la première page de son menu. Lundi 29 octobre Après une très courte nuit, nous décidons de partir faire la grande boucle (et ne pas faire le village de Hook). Nous visitons la ferme Silk and Tea. C’était super, allez y ! Je vous laisse lire le concept dans la section photo. C’est super chouette ce qu’ils font pour la population. Nous avons pu découvrir des hibiscus sabdariffa, le lemon basil … pour faire du thé; les feuilles de murier qui servent à nourrir les vers à soie; de la spiruline ou culture d’algues. Une visite très intéressante. Nous avons continué notre chemin en allant voir les belles cascades Tad Houa Khon, et en traversant les plus beaux paysages de la boucle. Nous nous sommes arrêtés aux cascades Tayicseua avec la plus belle la 2ème Tad Jarou Halang (à gauche quand le chemin se sépare en 2). Ce n’est pas la peine de poursuivre le chemin de droite car la cascade est petite et très peu visible (et chemin pentu, faut tout remonter après !). Nous continuons notre route jusqu’à Ban Houei Kong où nous restons dormir. Mais avant d’arriver, nous faisons une pause à la jolie petite cascade Tad Alone. Mardi 30 octobre Nous prenons la route de bonne humeur après une très bonne et longue nuit réparatrice. Nous nous arrêtons à la magnifique cascade Tad Yuang puis à Tad Fane. Elles sont impressionnantes ces cascades, on ne s’en lasse pas! Nous rentrons sur Pakse pour déjeuner de bons sandwiches à la Boulange, puis nous partons à Champasak l’après midi pour visiter le temple classé à l’UNESCO. Les paysages sont magnifiques, en revanche le temple nous paraît bien fade après ceux d’Angkor. Nous rentrons en fin de journée épuisés de nos journées en scooter. Mercredi 31 octobre Départ le matin pour Thakhek en bus local. Ce fut une très très mauvaise idée de prendre un bus local car il s’est arrêté tous les quart d’heure environ 30min ce qui fait qu’on a mis la journée entière pour faire 334km (9h de transport au lieu de 5h). Nous rencontrons Tiphaine et Timothée avec qui on cherche désespérément un logement et des scooters pas chers. Cette ville est hors de prix même quand on s éloigne. Du coup on finit par partager une chambre avec 2 grands lits simples 😆! Et on trouve des scooters à un prix moindre que le loueur connu de la région (qui a peu de concurrence). Jeudi 1 novembre Nous récupérons nos scooters et partons pour 4 jours faire la boucle de la région de Thakhek. Attention à éviter le dernier gros rond point avant la boucle, où se postent les flics 😉. Dès le début de la route, nous sommes subjugués par la beauté du paysage, j en oublie même de regarder quand on doit s’arrêter! C’est splendide, c’est enfin ce que je voulais voir du Laos, ces hautes montagnes arborées, ces roches aux belles couleurs … On s’arrête à la belle et grande grotte Xieng Liap (gratuite). Elle est difficile à trouver, il faut longer la rivière puis la traverser et continuer tout droit. Ensuite, on ne peut pas la louper. Il est possible de traverser la grotte à pied (mais savoir que l’eau arrive jusqu’au genoux et qu’il est préférable d’avoir une lampe) pour atterrir de l’autre côté. Nous sommes ensuite allés nous balader de long de la rivière Nam Done (site connu aussi sous le nom de Tha Falang). C’est superbe. Nous visitons la grotte Tham Sa Pha In, petite mais jolie. Après une pause déjeuné tardive, nous continuons notre chemin et nous arrêtons aux petites cascades Tad Song Souk. C’est piasible (surtout que nous sommes tout seul) et joli, nous y restons un moment les jambes dans l’eau (très froide). Nous poursuivons notre route jusqu’à Thalang où nous commençons à apercevoir les dégâts de la construction du barrage local, sur les villages et la flore (inondation de l’ensemble des villages et forêts alentours, laissant place à des morceaux d’arbres morts). Nous arrivons pile pour voir le coucher de soleil. Vendredi 2 novembre Après avoir profités de notre matinée, nous reprenons la boucle et nous arrêtons découvrir la grotte dragon cave. Elle est payante cette fois mais les formations rocheuses valent le coup. Clément ne se sent pas bien, il commence à avoir des courbatures et mal à la tête. Il préfère qu’on aille manger et qu’on aille directement à Kong Lor, la ville où l’on souhaite dormir. Nous ferons les autres visites demain au retour. Mais en arrivant, on s’aperçoit qu’il a un peu de fièvre. On le sent pas bien cette histoire car il a les mêmes symptômes que lorsqu’on a eu la dengue 2 mois plus tôt. On a peur de devoir rentrer demain à Pakse mais il y a beaucoup de kilomètres à faire. On se balade le long de la rivière, c’est très beau, paisible, des enfants jouent avec nous, nous sommes contents d’être ici. Peut-être que ce n’est rien et que demain on pourra continuer notre boucle et visister la plus belle grotte de la région, celle de Kong Lor. Mais dans la nuit, sa fièvre et ses symptômes ont empiré nous forçant à rentrer le plus vite possible à Thakhek. Samedi 3 novembre Quel dommage de partir de ce si bel endroit sans avoir pu tout découvrir! Clément conduit mais se sent de plus en plus mal jusqu’à faire un petit malaise. J essaie donc de conduire le semi automatique mais n’ayant jamais fait de scooter j’ai du mal à gérer l’équilibre, les vitesses, les freins et apprendre à tourner. Alors à 2 dessus c’est pas possible d’apprendre en 2secondes surtout que les routes ne sont pas simples (trous, cailloux, circulation …). C’est trop dangereux de continuer c’est pourquoi Clément arrive tant bien que mal jusqu’à la route principale où j essaie de faire du stop (il y a pas mal de pick up où on pourrait mettre la moto). Clément prend sa température, il a 39.5. On est bon pour l’hôpital! On essaie d expliquer aux gens qu’on souhaite rentrer sur Thakhek avec la moto mais qu’on ne peut plus la conduire. Évidemment personne ne parle anglais mais une femme comprend la situation et nous stop un camion tuk tuk. Il veut nous faire payer trop cher, je refuse, je négocie dur et finalement il accepte mon prix. On monte donc la moto au milieu des gens, gênés de prendre autant de place et on part pour plusieurs heures de route. Arrivés à Thakhek nous appelons l’assurance pour savoir ce qu’on fait. Nous devons aller faire une prise de sang pour vérifier s’il a la dengue ou le paludisme. Nous allons au loueur de scooter pour rendre la moto et récupérer nos sacs. La loueuse nous demande ce qu’on fait car on peut prendre une douche et laisser encore nos sacs. Je lui explique qu’on doit se rendre à l’hôpital. Cette femme adorable nous emmène en scooter avec son fils, nous fait la traduction en anglais, reste avec nous jusqu’au bout. Le verdicte tombe Clément a la dengue encore une fois, moi non mais faut surveiller (oui moi aussi je commence à me sentir pas très bien). Clément sera donc hospitalisé dans l’hôpital de Thakhek en attendant d’être évacué à la capitale. Personne ne parle anglais, les chambres ou pièces sont ouvertes sur l’extérieur, il y a des milliers de moustiques (tigres, les méchants, les porteurs de virus qui nous pourrissent notre voyage pour la 2ème fois), il n’y a pas de repas (ici c’est la famille qui vient apporter des plats au malade, pratique quand on est des voyageurs), pas de wifi et surtout personne ne vient s’occuper de Clément. Heureusement nous avons un thermomètre et du doliprane. Bref espérons que nous allons partir vite d’ici. En tout cas, ce petit séjour nous a permis de découvrir la gentillesse des laotiens (d’abord la loueuse de scooter qui nous a d’ailleurs offert des bananes et gâteaux avant de partir, puis les familles des malades avec qui on a partagé de la nourriture, des sourires, de l’entraide …). Et nous avons découvert le manque d’hygiène et de soins des hôpitaux de campagne du Laos. Comme nous sommes chanceux nous les Européens! Dimanche 4 novembre Après une mauvaise nuit à 2 sur un brancard au milieu des moustiques, nous sommes évacués en ambulance dans une clinique privée à Vientiane. Que c’est triste de voir ces pauvres gens malades peu soignés alors que nous, nous sommes des privilégiés. Le trajet est horrible, la route est défoncée, l ambulancier conduit comme un fou, on n’est pas sûr d’arriver vivant! Après 5h30 de trajet (pas sur des sièges) infernal, on arrive enfin. Mais durant le trajet j’ai commencé à être de plus en plus mal, avec 39.6 de fièvre à l’arrivée. Du coup on m’hospitalise aussi avec Clément. L’hôpital est bien mieux, propre et on s occupe un peu plus de nous. Les prises de sang révèle pour Clément une chute globale des cellules du système immunitaire suggérant une infection par la dengue mais cette fois le test est négatif (il deviendra positif pour Clément seulement, à la fin de notre séjour). Pour ne pas rentrer dans les détails, nous avons été bien malade jusqu’à ce qu’on soit évacué par avion à Bangkok car potentiel risque hémorragique (et la situation médicale du Laos laisse à désirer si aggravation de la situation). Arrivés à Bangkok, nous n’avons plus de fièvre mais sommes très faibles (peu de tension, perte importante de poids, …). Les analyses suggèrent une infection par un virus (sûrement par un moustique) mais ils disent que ce n’est pas la dengue ni le palu. Nous sommes vraiment sceptique et puis pourquoi parfois on l’a et parfois non. Bref nous sommes très bien pris en charge (trop même, c’est hyper luxueux) et sortons quelques jours plus tard. Vu notre système immunitaire affaibli et notre sensibilité aux moustiques, le médecin nous dit de rester dans les grandes villes qui n’ont pas de moustique. Autant dire que la suite de notre voyage est fortement compromise voir impossible. Étant épuisés physiquement et aussi moralement on décide de rester à Bangkok quelques jours et de rentrer en France 1 mois plus tôt.