Claire 20 novembre 2018 3:56 20 novembre 2018 5:08

Samedi 03 Novembre.

Nous étions partis pour faire une boucle de 4 jours de scooter dans la région de Thakhek, mais Clément a commencé à avoir de la fièvre et des courbatures, symptômes du Palu ou de la dengue (que nous avons déjà attrapé en Polynésie il y a 2 mois). Nous avons été contraints de retourner à Thakhek.

Arrivés à Thakhek, nous appelons l’assurance pour savoir ce qu’on fait. Nous devons aller faire une prise de sang pour vérifier s’il a la dengue ou le paludisme. Nous allons au loueur de scooter pour rendre la moto et récupérer nos sacs. La loueuse nous demande ce qu’on fait car on peut prendre une douche et laisser nos gros sacs chez elle. Je lui explique qu’on doit se rendre à l’hôpital. Cette femme adorable nous emmène en scooter avec son fils, nous fait la traduction en anglais, reste avec nous jusqu’au bout. Le verdict tombe Clément a la dengue encore une fois, moi non mais faut surveiller (oui moi aussi je commence à me sentir pas très bien). Clément sera donc hospitalisé dans l’hôpital de Thakhek en attendant d’être évacué à la capitale.

Personne ne parle anglais, les chambres ou pièces sont ouvertes sur l’extérieur, il y a des milliers de moustiques (tigres, les méchants, les porteurs de virus qui nous pourrissent notre voyage pour la 2ème fois), il n’y a pas de repas (ici c’est la famille qui vient apporter des plats au malade, pratique quand on est des voyageurs), pas de wifi et surtout personne ne vient s’occuper de Clément. Heureusement nous avons un thermomètre et du doliprane. Bref espérons que nous allons partir vite d’ici. En tout cas, ce petit séjour nous a permis de découvrir la gentillesse des laotiens (d’abord la loueuse de scooter qui nous a d’ailleurs offert des bananes et gâteaux avant de partir, puis les familles des malades avec qui on a partagé de la nourriture, des sourires, de l’entraide …). Et nous avons découvert le manque d’hygiène et de soins des hôpitaux de campagne du Laos. Comme nous sommes chanceux nous les Européens !

Dimanche 4 novembre
Après une mauvaise nuit à 2 sur un brancard au milieu des moustiques, nous sommes évacués en ambulance dans une clinique privée à Vientiane. Que c’est triste de voir ces pauvres gens malades peu soignés alors que nous, nous sommes des privilégiés. Le trajet est horrible, la route est plus que défoncée, l’ambulancier conduit comme un fou, on n’est pas sûr d’arriver vivant (notre thermomètre s’est cassé pendant le trajet, et nous avons eu peur pour notre matériel électronique, c’est pour vous dire l’état de la route et la conduite de notre chauffeur) !

Après 5h30 de trajet infernal (pas sur des sièges), on arrive enfin. Mais durant le trajet j’ai commencé à être de plus en plus mal, avec 39.6 de fièvre à l’arrivée. Du coup on m’hospitalise aussi avec Clément (pas besoin de chercher un hôtel 😄). L’hôpital est bien mieux, propre et on s’occupe un peu plus de nous (même si les lits sont encore des brancards, le matelas est super dur n’aidant pas à dormir quand on a mal partout). Les prises de sang révèlent une chute globale des cellules du système immunitaire suggérant une infection par la dengue mais cette fois le test est négatif (il deviendra positif pour Clément seulement, à la fin de notre séjour). Pour ne pas rentrer dans les détails, nous avons été bien malade jusqu’à ce qu’on soit évacué par avion à Bangkok car potentiel risque hémorragique (la situation médicale du Laos laissant à désirer si aggravation de la situation).

Arrivés à Bangkok, nous n’avons plus de fièvre mais sommes très faibles (peu de tension, perte importante de poids,…). Les analyses suggèrent une infection par un virus (sûrement par un moustique) mais ils disent que ce n’est pas la dengue ni le palu ! Nous sommes vraiment sceptiques et puis pourquoi parfois on l’a et parfois non. Bref nous sommes très bien pris en charge à l’hôpital de Bangkok (trop même, c’est hyper luxueux, on se croirait dans un hôtel de luxe. On peut même choisir nos repas !).

Nous sortons quelques jours plus tard. Vu notre système immunitaire affaibli et notre sensibilité aux moustiques, le médecin nous dit de rester dans les grandes villes qui n’ont pas de moustique. Autant dire que la suite de notre voyage est fortement compromise voir impossible (nous voulions aller au nord à Chiang Mai et Rai et finir par les îles du sud de la Thaïlande). Étant épuisés physiquement et aussi moralement, on décide de rester à Bangkok quelques jours et de rentrer en France 1 mois plus tôt que prévu.


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